Une nouvelle étude soutient l’hypothèse que, contrairement aux idées reçues, la cigarette électronique n’est pas un produit addictif pour les jeunes.
10000 ados britanniques sollicités pour déterminer l’addiction des jeunes à la cigarette électronique
Cette étude, menée auprès de jeunes gallois et anglais de 10 à 16 ans par l’université de Cardiff, est sans appel. Elle est convaincante par la taille de l’échantillon (10 000 sujets étudiés), au point que la BBC la cite comme « la plus grande étude de ce genre jamais réalisée« . Et contredit la théorie de la passerelle vers le tabagisme, cette fameuse théorie, fréquente chez les décideurs politiques, qui laisse à penser que les jeunes commenceraient par la cigarette électronique, avant de tomber dans le piège du tabac.
Si la cigarette électronique suscite, parfois, une curiosité et une envie d’essayer le produit, il n’y a que 6% des enfants de 10-11 ans, et 12% des ados de 11 à 16 ans testés dans l’étude qui ont essayé une cigarette électronique.
Mais la donnée principale de l’étude n’est pas dans ces statistiques brutes. On notera que seulement 2% de ces jeunes ont développé une addiction à la cigarette électronique. La plupart, selon l’étude, étant au préalable fumeurs de tabac voire de cannabis.
Pour ces chercheurs, on peut donc établir que la cigarette électronique n’est pas une porte d’entrée vers le tabagisme. L’étude démontrant qu’une écrasante majorité de ces jeunes l’ayant testé n’en est pas devenue dépendante.
Cette même étude relève aussi que la plupart des jeunes qui ont reconnu vapoter se portaient principalement vers des e-liquides sans nicotine. Les e-liquides clairement nicotinés étant plutôt l’apanage des fumeurs ou anciens fumeurs.
Bien qu’il faudrait approfondir par d’autres données scientifiques afin de confirmer de manière irréfutable cette étude, deux enseignements majeurs peuvent en être tirés.
Le premier enseignement, assez évident en soit, c’est que, chez une écrasante majorité des adolescents ayant participé à l’enquête, les e-liquides sans nicotine ne généreraient aucune addiction. L’étude n’est pas assez précise concernant l’addiction des ados avec des e-liquides nicotinés, mais bien d’autres études semblent démontrer que vapoter des e-liquides avec nicotine ne généreraient pas non plus de franche addiction, ou alors dans des proportions bien moindres que celle du tabac. Cela étant, bien des ados britanniques se disent incapables de savoir s’ils vapotent des e-liquides avec ou sans nicotine: ceci est dû à une stratégie de certaines marques détenues par l’industrie du tabac, qui ne mentionnent pas toujours clairement la présence de nicotine dans leurs produits, et si oui, à quel taux. Pour jouer sur une certaine ambivalence et tenter d’accrocher des jeunes à cette substance, quand bien même le lien d’addiction par la cigarette électronique est loin d’être établi. Rappelons qu’en Grande-Bretagne, les e-cigarettes peuvent s’acheter au supermarché avec un marché des cigalikes bien supérieur à celui français, et, sans vendeur spécialisé pour conseiller, dans le cas des cigalikes au réservoir bridé, pour le néophyte, il n’est pas toujours précisé clairement s’il y a présence de nicotine, ou non.
Le second enseignement qui en découle, c’est que cela rouvre la voie d’une étude plus approfondie sur l’addiction à la nicotine. Sachant que c’est la même molécule de nicotine qui est présente dans la cigarette électronique et dans le tabac, serait-elle alors la seule responsable du phénomène de l’addiction? Ce genre d’étude peut ébranler des convictions communément établies: et si les effets de la nicotine seule étaient largement surestimés, et les produits autres composant une cigarette entraîneraient une grande part de responsabilité dans l’addiction? Cela rejoindrait la fameuse étude du neurologue Jean-Pol Tassin de 2009, qui montre que la nicotine seule ne serait pas addictive. Cependant, ses résultats ne font pas l’unanimité dans la communauté scientifique; ainsi rien ne peut être affirmé avec certitude ni dans un sens ni dans un autre, mais la potentielle non-dépendance à la cigarette électronique par des e-liquides nicotinés laisse entrevoir doutes et interrogations à ce sujet.
En tout état de cause, rien ne permet de démontrer que, contrairement à bien des craintes des pouvoirs publics et du ministère de la santé, la cigarette électronique ouvre une porte d’entrée vers le tabagisme. Qu’il ne faille pas inciter les jeunes à vapoter semble une attitude prudente (du moins tant que le caractère non-nocif n’est pas démontré de manière irréfutable), mais la théorie de la passerelle vers le tabagisme ne tient pas, et le risque d’accoutumance chez les jeunes, selon cette étude, est très limité.
Une récente étude française va dans le même sens que celle britannique
Cela rejoint d’ailleurs les conclusions d’une récente étude française, menée par la fondation du Souffle, sur l’usage de la cigarette électronique et du tabac en milieu scolaire.
Cette étude démontrait, en avril 2015, que si 56% des jeunes interrogés avaient déjà utilisé au moins une fois une cigarette électronique, 75% de ceux-ci l’avaient fait « par curiosité, pour voir », 18% pour tenter de diminuer une consommation de tabac, et 16%, seulement, de ces jeunes vapoteurs n’avaient jamais fumé auparavant.
Avec une donnée intéressante à analyser: près de 90% des vapofumeurs ont commencé par le tabac avant la cigarette électronique. Ce qui empêche donc, une nouvelle fois, de démontrer une quelconque passerelle de la cigarette électronique vers le tabac.
C’était d’ailleurs la conclusion de cette fondation:
Une autre étude datant de janvier 2015 allait dans le même sens en affirmant aussi,  que les arômes n’incitent pas plus les jeunes à vapoter. Elle concluait que les arômes de cigarettes électroniques testés étaient plus attrayants pour les fumeurs adultes que pour les adolescents non-fumeurs, mais que l’intérêt pour les arômes était faible pour les deux groupes.
Pour conclure, bien qu’il s’agisse d’enquêtes d’opinion à caractère sociologique, et non d’études médicales à proprement parler, les résultats sont primordiaux pour l’avenir et la réglementation de la cigarette électronique. Bien entendu, il faut rester prudent sur les résultats obtenus, et continuer la recherche autour de la nicotine et de la cigarette électronique, afin d’en déterminer le réel niveau d’addiction. Ces résultats pourraient cependant ouvrir la voie à un dédouanement partiel de la nicotine et de sa seule responsabilité dans l’addiction à  la cigarette ordinaire.
Néanmoins, ces résultats corroborent le ressenti de bien des vapoteurs et des fumeurs, et une large majorité d’études continuent à aller dans le même sens. À savoir que, s’il est vrai que la cigarette électronique peut susciter une curiosité chez les jeunes notamment auprès de ceux qui fument déjà , l’addiction à ce produit serait, en tant que tel, négligeable. Exception faite pour ceux déjà victimes d’autres addictions à certaines drogues et/ou au tabac.
En tout état de cause, il est important de rappeler qu’en France, il est interdit à tout mineur d’acheter des cigarettes électroniques ou des e-liquides. Tout comme il est aussi interdit d’en faire la promotion auprès de ce public. Chez Absolut-Vapor comme pour les autres adhérents de la FIVAPE, quelles que soient les avancées scientifiques mêmes rassurantes à ce sujet, nous nous engageons à ne pas promouvoir la cigarette électronique auprès des mineurs.
Bonjour,
Je comprends l’intérêt des fournisseurs (distributeurs) à se couvrir en déconseillant le vapotage pour les mineurs. Mais c’est un peu irresponsable aussi : dès lors que les jeunes vapoteurs sont aussi quasiment tous des fumeurs, leur faciliter le vapotage serait une façon de réduire les risques pour leur santé.